Un coin de Provence, entre Monts de Vaucluse et Luberon. Des instants saisis au fil des jours d’été, de l’aube à la nuit noire.
soleil à peine levé - la lavande déjà bourdonne
une montgolfière silencieusement s’élève dans l’aube fraîche
matin de pluie - les cigales font la grasse matinée
café du matin face au silence du soleil levant
dès l’aurore des silhouettes courbées dans le champ de melons
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jour de mistral - plus une seule mouche pour nous agacer
herbe sèche - à chacun de nos pas bondissent des criquets
piquées dans la toile de mes espadrilles des brindilles d’herbe sèche
rangs de vignes - juste le chapeau de paille de l’homme qui sarcle
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chaleur l’eau versée dans les verres fait tinter les glaçons fraîcheur
midi - ombre immobile des lavandes sur les pierres blanches
midi – les cigales pas le moindre espace pour un autre bruit
assis sous les chênes au sein de l’incessante stridence des cigales
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sieste - chants assourdis des cigales pénombre de la chambre
étendu sur le lit un livre pour alibi - l’appel de la sieste
à l’heure de la sieste le banc de pierre paraît beaucoup moins dur
méridienne - nos chaises abandonnées à l’ombre des pins
sieste - le silence soudain des cigales m’a réveillé
au sortir de la sieste rouvrant les yeux dans l’ombre bleue des chênes
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courses de lézards - remuements de feuilles sèches sous les lavandes
distrait un instant et l’immobile lézard déjà disparu !
coup de tonnerre - les cigales soudain muettes d’un coup, d’un seul !
orage d’été - au soleil déjà revenu la route fume
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crépuscule - une cigale obstinée chante de plus belle
la nuit tombe - après le chant des cigales celui des grenouilles
respiration suspendue - murmure de l’arrosage au pied des oliviers
soirée de juillet - des chauves souris folles frôlent la terrasse
soirée d’été - la chaleur du soleil sort des murs de pierre
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lumières du village ancrées sur la colline - Mars monte dans la nuit
la nuit s’avance - sur la colline les lumières une à une s’allument
lumières sur la colline - le jour on ne voit pas de maisons là-bas
cour de gravier blanc - sur les boules de pétanque un rayon de lune
mistral dans la nuit - mille et mille bruits inconnus
astiquées par le mistral la lune et les étoiles redorées à neuf
Copyright – Damien Gabriels 2004
(Merci à Henri Chevignard et Michel François Lavaur pour l’idée d‘inscrire les haïkus sur une ligne)
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