sirènes lointaines -
la voie rapide bordée
de coquelicots
lendemain d’inondation -
sur le panneau lumineux :
« TRAFIC FLUIDE »
déjà quelques fleurs
au pied de l’azalée -
la pluie reprend
lavande au levant -
une cétoine dorée
à la pointe d’un épi
l’orage s’éloigne -
un bouquet de camomilles
au milieu du sentier
soir de pluie - cet éclat
du carrelage que je m’obstine
à vouloir aspirer
grondement lointain -
un papillon de nuit
entre vitre et volet
nuit tombante -
les grappes du sumac
peuplées de bourdons ivres
un coup de rasoir
puis un autre -
la pluie sur le toit
à petits coups d’ailes
l’hirondelle se remet
dans le sens du vent
fin de footing -
deux mètres carrés d'asphalte
pour tout horizon
nettoyage des fraisiers -
dans la paille de l’an dernier
un épi de blé vert
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ma main bien à plat
sur le tronc du peuplier -
point de demi-tour
ramassant les rameaux
des arbustes taillés -
l’odeur du lierre
aube de dimanche -
j’écoute la maison
chuchoter
le jour se lève -
les feuilles du lierre
lavées par la nuit
éclaircie -
un bourdon de retour
dans la lavande
fenêtre entrouverte -
une odeur d’oignons grillés
dans le soir qui tombe
coup de vent -
les coquelicots dévalent
le talus du chantier
maison endormie -
le soleil levant s’étire
sur le bras du fauteuil
fin de journée -
je dénoue en premier
mon lacet droit
me brossant les dents
un pépin de kiwi
au fond du lavabo
trois coquelicots
au milieu de son bouquet -
sourire édenté
Copyright Damien Gabriels (juin 2008)
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